Du 24 au 26 Mars 2023, des dizaines de milliers de personnes (25 000 selon les orgnisateur·ices) ont convergé à Sainte-Soline, dans l’ouest de la France, à l’appel de la Confédération paysanne, Bassines Non Merci et les Soulèvements de la Terre pour manifester contre les méga-bassines. Un important dispositif de maintien de l’ordre recensant plus de 3000 gendarmes et policiers avait été déployé pour contrer celles et ceux qui luttent contre la privatisation de l’eau. Cette mobilisation fût émaillée de nombreuses violences policières et on dénombre plus de 100 blessé·es, dont des dizaines de blessé·es graves chez les manifestant·e·s.
Pourquoi une telle mobilisation au milieu des champs? Les mégas bassines sont des réservoirs géants, utilisés pour stocker de l’eau dans les zones agricoles. Ces dispositifs sont alimentés via les nappes phréatiques où les cours d’eau et sont mis à dispositions d’une petite proportion d’agriculteur·ices qui pratiquent un modèle agro-industriel. Les opposant·es dénoncent donc un phénomène d’accaparement des ressources par une minorité de personnes, alors que la France subit des sécheresse à répétition (qui ne feront que s’aggraver avec le réchauffement climatique). Pour plus d’infos: https://www.youtube.com/watch?v=LMJK2YZEa4M
Vendredi 24 mars – 03h00
Je me réveille, il est 3 heures du matin. Je vois un camarade, F. Je lui demande si tout le monde est bien là. Il me dit que oui, ça y est l’aventure commence. On charge les voitures, on embarque et on est parti. Direction Sainte-Soline.
Ce week-end, j’y pense depuis des mois, depuis la dernière manifestation anti-bassines plus précisément à laquelle je n’ai pas pu participer. Je bossais. Foutue société capitaliste. Mais cette fois-ci, pas question de rater ça. Mes congés sont posés depuis 2 mois.
Cette lutte, pour moi qui me considère syndicaliste révolutionnaire, c’est celle de tous les possibles. Une organisation qui rassemble les révolutionnaires, des autonomes aux trotskystes, les partis réformistes, les organisations écolos plus ou moins déters et les acteurs locaux. Des moyens d’actions qui vont de l’appel aux parlementaires au black bloc en passant par la désobéissance civile. Et le tout, sans que les un·es et les autres passent leur temps à se mettre sur la gueule pour des détails. Le plus beau là-dedans, c’est qu’ils obtiennent des résultats, et ça fait plaisir comparé au paysage politico-social belge.
En avançant sur la route, on voit des camarades qui viennent en stop. On parle un peu sur les aires d’autoroutes et on leur souhaite bon courage. Mais dans le même temps, le stress monte. On suit le canal Télégram avec les informations sur les contrôles aux alentours. Des camarades se seraient déjà fait arrêté·es hier soir et les flics sont sur tous les axes principaux et saisissent le matos de protection. Mais voilà la première bonne nouvelle, le camp est installé et plusieurs centaines de personnes y ont déjà pris place.
Enfin, on arrive à Lusignan. On écoute quelques discours de camarades internationaux en attendant le convoi de la Confédération Paysanne avec lequel on doit rejoindre le camp. Mais on apprend vite que les flics bloquent les tracteurs. On doit partir en convoi de voitures, les rejoindre et les « libérer ». Problème, le convoi se sépare en route et avec quelques autres voitures, on est perdu. On réorganise un mini-convoi et nous voilà reparti ! Nouvelle galère, on est bloqué·e dans un embouteillage sur l’autoroute et l’essence de la voiture descend beaucoup trop vite. Apparemment, les flics bloqueraient le convoi plus loin sur la route et on voit des camarades se faire fouiller leur voiture par des flics sur une route secondaire. On se dit vite que si on reste là, on se fera tous·tes fouiller et avec une plaque belge, on sera les premiers à se faire contrôler. Hors de question de perdre notre matos de protection ! Ni une ni deux, on fait manœuvrer un camion et on revient à la dernière sortie en zigzaguant entre les voitures à l’arrêt.
Sur la droite, le chemin direction le camp mais on voit une voiture de civil plus loin sur le chemin, on prend à gauche en vitesse en espérant ne pas se faire repérer. Après une demi-heure de détour par les petites routes, on entend les hélicoptères au-dessus de nous, on en voit 3. On se rapproche ! Et finalement, après 16 heures de trajet, on voit le camp.
Petit à petit, le camp se remplit, on croise des ami·es, on voit des drapeaux, connus ou pas, partout. On est déjà des milliers, l’ambiance est bonne.
Voilà l’heure de l’AG, la plus grande que j’ai jamais vue. On nous explique un peu comment ça va se passer ce soir et demain matin. Ce qui m’impressionne le plus, c’est tout ce qui a été mis en place au niveau du ‘care’. Que ce soit contre les violences sexistes et sexuelles, pour nous accompagner en cas de blessures ou pour un suivi psy, c’est super rassurant.
Je vais dormir, impatient d’être demain.
Samedi 25 mars – 05h30
Il a douché toute la nuit, je me réveille trempé. L’eau a reflué du sol et inondé la tente par le bas. La nuit fût courte et pas très reposante mais l’excitation est là, le camp a encore grandi pendant la nuit, il y a des tentes sur des centaines de mètres carrés.
On prend un petit déjeuner sommaire et on s’arrange pour ranger au maximum. Ensuite, vient le briefing. Il y aura donc 3 cortèges, un plus « doux » et deux autres plus déters. Forcément, j’irai dans un des cortèges déters, mais lequel ? Le choix est vite fait quand un groupe de français·es nous propose des boucliers faits de plastique. S’ils vont avec les loutres, nous irons aussi.
En attendant le départ de la manifestation, chacun se prépare et on remarque vite qu’on est bien peu équipé·e par rapport à nos camarades français·es habitués aux exactions de leur police. Dans notre groupe, on se contente de masques FFP2 ainsi que de lunettes de sécurité. On voit ici et là des gens avec des casques ou des masques à gaz sortis de films d’apocalypse. Sur le moment, on est admiratif·ve mais on ne prend pas encore conscience de la nécessité de ce matériel. On répète la théorie sur les grenades utilisées par la police française en repensant à Rémy Fraisse tué par l’une d’elle il y a près de 10 ans tout en vérifiant que tout le monde a bien du sérum physiologique. Ensuite, c’est l’attente. Très longue, trop longue et le stress monte. On pense à tous ces cas de personnes éborgnées ou amputées suite à des manifestations et on espère du plus profond de nos cœurs ne rien voir de tel et surtout pas sur l’un·e de nos ami·es.
Enfin, voilà l’heure du départ. Une petite rasade de Pastis pour se donner du courage et je rejoins les troupes. On est beaucoup mais ce n’est pas encore si impressionnant que ça. En avançant, des gens nous rejoignent et je réalise que je ne vois ni le début ni la fin de notre cortège. Soudain, mon voisin me dit qu’on serait 25 000 dont 7000 rien que dans notre cortège. Je jubile, on attendait 15 000 personnes, quelle victoire ! J’ai l’impression de vivre quelque chose de grand, ils ne pourront pas stopper 25 000 personnes. Si seulement…
On apprend rapidement que les 3000 policier·ères et gendarmes nous attendent dans et autour de la bassine. Les prochains kilomètres, 6 au total, se font donc dans une ambiance plutôt festive. À ce moment, ma seule pensée est qu’à mon retour, j’arrête de fumer parce que je ne sais plus marcher autant sans être à bout de souffle. Petite touche de légèreté avant l’horreur.
En effet, peu de temps après, on entend les premières détonations et on peut voir à l’avant du cortège les premiers gaz lacrymogènes. Avec mon groupe, on commence alors à accélérer pour rejoindre la tête du cortège.
Avec mes camarades, on se met en formation, boucliers et parapluie à l’avant et on avance. On est encore à plus de 50 mètres de la première ligne quand on entend les premières grenades exploser autour de nous. En avançant, j’entends plusieurs personnes qui appellent des médics. Arrivé à 10 mètres de ce qu’on peut réellement appeler un front, je regarde autour de moi et j’aperçois sur ma gauche une flaque de sang. Je pense que c’est à ce moment-là que j’ai vraiment réalisé qu’en venant manifester ici pour défendre un accès public à l’eau, je risquais ma vie.
À partir de ce moment, mon cerveau est passé en mode automatique. Mes souvenirs sont relativement embrouillés et ma notion du temps très floue. On a rejoint la première ligne, les boucliers se positionnent à côté des banderoles renforcées et on tente d’avancer au milieu des lacrymos. Au début, tout se passe relativement bien, on parvient à prendre du terrain. Je dois reculer deux ou trois fois pour reprendre mon souffle parce que malgré le masque, le malox ou le sérum phy, les lacrymos sont trop forts. J’ai l’impression que je vais vomir mes tripes. Mais je reviens dès que possible et finalement, on parvient à charger et on arrive au contact des flics, c’est à ce moment que les combis ont pris feu. Ensuite, on est forcé·e de reculer par des salves ininterrompues de lacrymos et de grenades. Après ça, on est maintenu·e à distance sans pouvoir faire grand-chose mais les cris d’appel aux médics ne cessent pas, je vois des gens être évacués ou soignés de tous les côtés. C’est à ce moment-là qu’une grenade de désencerclement explose à côté de moi et que je suis touché par plusieurs éclats à l’arrière de la cuisse. Je parviens à courir vers l’arrière sur une dizaine de mètres avant de m’effondrer. Des manifestant·es me viennent alors en aide, vérifient qu’aucun reste de projectile n’est coincé dans ma chaire et m’évacuent vers l’arrière de la manifestation où l’on reçoit malgré tout encore des grenades.
C’est quand je parviens enfin à me relever que des quads apparaissent derrière nous et donc derrière les manifestant·es les plus pacifistes et les moins équipés pour pouvoir se défendre ce qui provoque un mouvement de foule vers la droite de la manifestation. Avec des camarades probablement plus expérimenté·es de ce genre de moments et quelques médics, on essaye d’expliquer aux gens de ne pas courir et de se replier en marchant pour éviter tout accident tout en gardant un contact avec les premières lignes pour éviter les nasses. Les porcs de la BRAV-M, eux·elles, n’en ont rien à foutre et tirent des lacrymogènes et des LBD à la jugée sur des gens de l’âge de mes grands-parents et des familles venus en soutien sans vouloir prendre de risques.
Tout le monde parvient finalement à se retirer et on peut enfin profiter d’un peu de repos après ce qui m’a paru comme des heures d’affrontements. Le premier objectif c’est de retrouver tout notre groupe et de s’assurer qu’il n’y a pas de blessés. Bonne nouvelle, je suis le blessé le plus grave et je peux en profiter pour faire désinfecter mes blessures par une médic qui me conseille de passer par l’infirmerie du camp afin de mieux soigner cela. Mais on a aucune nouvelle de notre groupe d’ami·es qui est allé dans le cortège plus calme et quand je vois comment les flics ont traité tous·tes les manifestant·s, je m’inquiète. Ils n’ont pas hésité à tirer sur des manifestant·es sans défense alors s’il n’y avait pas de première ligne assez offensive pour défendre ce cortège, quels risques ont courus mes ami·es.
Pas le temps d’y penser longtemps quand on voit au loin quelqu’un avec un t-shirt de la confédération paysanne se faire poursuivre par plusieurs cowboys en tenues anti-émeutes. Tout le monde se précipite pour retourner de ce côté mais il parvient très bien à échapper aux flics, les ridiculisant au passage tant ielles ont l’air cons à essayer de courir avec leur bardas sur le dos. On apprendra plus tard que le camarade est en fait allé les chercher pour leur demander d’autoriser le passage d’une ambulance afin de pouvoir évacuer Serge, le camarade toujours dans le coma. On nous explique alors que cela fait plus d’une heure qu’il a été touché et que les ambulances sont bloquées par les flics. Finalement, on en voit une arrivée et c’est un premier soulagement partiel. Mais quand on regarde autour de nous, on voit partout des gens aux visages bandés ainsi que des personnes en sang en train de se faire soigner. Puis, j’entends au loin des applaudissements. Ils sont pour les blessé·es qui sont évacués par des manifestant·es les portant sur des brancards de fortune ou à bout de bras, certain·es sont vilainement touché·es.
Je pense que c’est à ce moment-là que la colère est montée en moi. Comment un système qui exploite les ressources naturelles, indispensables à tous, pour le bénéfice de quelques-uns peut-il exister ? Comment peut-on cautionner qu’on arme des fascistes assoiffés de sang pour empêcher les gens qui se rebellent face à ce système d’agir ? On discute avec des camarades et on arrive vite à la conclusion que les flics étaient là pour tuer. Les grenades, censées exploser après trois secondes, explosaient immédiatement voir dans les airs ce qui laisse penser que les policiers les dégoupillaient à l’avance dans le but de blesser. Nous avons essuyé des tirs tendus de LBD ce qui est responsable de nombre de mutilations. Globalement, la stratégie policière était une stratégie de guerre. Guerre entre des gens entraînés et équipés et d’autres se protégeant et se défendant avec les moyens du bord.
Je ne dois pas être le seul à avoir ressenti cette colère car c’est à ce moment que les affrontements ont repris. Mais ils furent de très courte durée car les médics sont bien vite venu·es nous dire que nous devions nous arrêter. Il n’y avait ni matériel ni énergie pour soigner tous les blessé·es, nous nous dirigions vers une situation qui allait mener à des mort·es. C’est donc le cœur plein de colère et de découragement que nous avons dû accepter cette défaite lourde de conséquence et que nous sommes rentré·es vers le camp. La marche de retour fût longue et douloureuse mais au milieu de ce chaos et de cette détresse, il y a des moments qui donnent le sourire. Le premier fût quand je revis mes ami·es du cortège moins déter, tous et toutes entiers. Je l’ai caché mais après tout ce stress, j’en ai lâché une larme de soulagement. Puis sur la route, les sourires et les remerciements des gens du coin dans leurs jardins ou qui passaient en voiture. L’un d’eux s’est même arrêté pour nous distribuer des bouteilles d’eau fraîche qui étaient plus que nécessaires. Enfin, la nouvelle que la bassine avait été désarmée par la Confédération Paysanne, tous ces sacrifices ne furent pas en vain !
De retour au camp, je passe par l’infirmerie où je réalise une nouvelle fois combien je suis chanceux de n’avoir été blessé que légèrement. Viennent ensuite les bilans, plus de 200 blessé·es dont 50 graves, un camarade dont le pronostic vital est engagé et deux dont c’est le pronostic fonctionnel qui est engagé. C’est un nouveau coup de massue qui s’abat sur ma tête.
Il fait beau, on s’allonge dans l’herbe à côté des tracteurs quelques dizaines de minutes pour tenter de se remettre un petit peu de nos émotions puis on doit déjà finir de ranger, tout mettre dans la voiture et s’en aller direction Melle où le camping officiel est situé. Dernières émotions fortes sur la route car il faut éviter les keufs. On parvient à éviter deux contrôles grâce à Waze mais à l’entrée de la ville, trois combis nous attendent. Il est trop tard pour faire demi-tour, je prépare mon visage le plus innocent possible quand une flic me met sa lampe torche dans les yeux au moment de passer à leur niveau. Je croise les doigts pendant cette seconde qui semble durer des plombs et finalement la lumière s’abaisse et on passe sans encombre. Bordel qu’est-ce que c’est bon.
Je passe un coup de fil à mes parents pour les rassurer, je suis sain et sauf. Les pauvres étaient angoissés et s’attendaient au pire en voyant les nouvelles. Ensuite, direction les concerts mais je n’ai pas vraiment le cœur à la fête, je bois quelques bières pour décompresser avec les copain·es mais on rentre relativement tôt. Cette fois-ci, on dormira dans la voiture au sec. On se fume un petit joint avant de s’endormir mais tandis que certain·es réussissent à s’endormir avant qu’il soit fini, je prends beaucoup plus de temps à me laisser glisser vers un vrai sommeil. Dès que je ferme les yeux, j’ai l’impression d’entendre des grenades exploser autour de moi dans le silence. Effets secondaires de la journée, je suppose.
Dimanche 26 mars – 9h00
On se réveille sous le regard des flics, perchés sur le toit du Super U occupé·es à prendre des photos. Quel fric gâché quand on en manque tant dans les hôpitaux et les écoles ! On ne traîne pas trop, on a une longue route devant nous.
Dans la voiture, entre deux siestes, on débrief une première fois pour tenter de mettre des mots sur les émotions et les choses qu’on a vécues. On est tous·tes encore un peu sous le choc. Tout le long du trajet, on est collé·e sur nos téléphones pour avoir des nouvelles du camarade dans le coma. On n’en aura pas. Juste des mensonges et des semi-vérités venues droit du gouvernement que les médias contrôlés par des milliardaires à la botte de Macron racontent en boucle.
Finalement, on arrive, on se dit au revoir et on rentre chacun·e chez soi. Ces premiers moments seul dans la voiture après des moments si émotionnels, partagés avec des camarades qui sont bien plus que des camarades, sont à la fois extrêmement durs et reposants. Je souffle un coup, c’est fini…
Cela fait maintenant plus d’une semaine que je suis rentré, je ne suis toujours pas sûr d’être complètement passé à autre chose. En moi, j’ai toujours beaucoup de colère.
De la colère envers ces connaissances, pseudos militant·es révolutionnaires qui préfèrent « militer » dans les institutions que sur le terrain qui n’ont pas attendu trois jours pour nous accuser de totoïsme. Alors même qu’un deuxième camarade a été mis dans le coma et que nos blessures psychologiques ne sont clairement pas guéries. Ces apôtres du pacifisme révolutionnaire qui pensent avoir grandi et dépassé la phase de confrontation avec la police. Au moins, aujourd’hui, je sais avec qui militer mais surtout avec qui ne pas militer !
De la colère et même de la haine envers les institutions et les médias de tout bord qui ne cessent de nous insulter et plus particulièrement nos camarades à l’hôpital. Envers ces médias et ces politicien·nes pseudo-gauchistes qui condamnent la violence « des deux côtés » quand l’une est l’expression d’une colère populaire qui fait tout au plus des dégâts matériels alors que l’autre est une violence répressive, anti-démocratique qui tue et mutile dans le silence depuis toujours.
Enfin de la colère et de la haine envers ces pseudos gardien·nes de la paix qui ne sont rien d’autre que des violeur·euses et des meurtrier·rières en uniformes. Si je ne les ai jamais particulièrement porté·es dans mon cœur, je n’en étais jamais arrivé à un tel niveau de haine. Aujourd’hui, je veux la vengeance, œil pour œil et dent pour dent ! Si Serge meurt, il y aura des répercussions et j’y prendrai part.
Mais je repense aussi à tous ces bons moments passés au camp, pendant la marche et pendant l’affrontement. Je repense à la camaraderie et à la gentillesse des gens, d’inconnu·es avec qui j’aurai partagé un bout de chemin.
Mes pensées vont vers les blessé·es et leurs familles, vers tous ceux et toutes celles qui portent en eux les séquelles de ce week-end et enfin vers tous mes fidèles camarades avec qui j’ai traversé cela. Aujourd’hui, plus que jamais, je suis convaincu de mon idéal révolutionnaire.
L.